Sumario: | "Longtemps associées aux figures du "vagabond", du "clochard", du "quêteux" ou du "robineux", les personnes en situation d'itinérance ont toujours occupé les espaces publics des centres-villes des pays industrialisés. Qu'il s'agisse de solliciter les passants pour une pièce de monnaie ou de s'installer sous un escalier, dans un parc public pour y dormir, ou encore de déambuler bruyamment sur la rue en parlant seul, ces pratiques sociales cristallisent l'une des manifestations des inégalités socioéconomiques qui traversent aussi la société québécoise. Ces pratiques suscitent aussi beaucoup de malaises, d'insécurité, de contrariétés et de frustrations de plusieurs personnes dites non marginalisées. Face à cette cohabitation publique, le niveau de tolérance des citoyens autant que celui de leur indignation ont varié dans le temps selon les normes de socialisation à la vie collective et les contextes urbains de développement. Les pressions socioéconomiques actuelles tendent à bouleverser nos rapports avec les personnes en situation d'itinérance dont les modes d'occupation de l'espace public sont de plus en plus perçus comme inacceptables, inconvenants, menaçants ou potentiellement dangereux. Comment comprendre cet infléchissement de nos représentations de cette forme de marginalisation urbaine de personnes déjà marginalisées socialement?"--
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