Sumario: | Le present livre vise à expliquer les raisons de l'implication des gouvernements et des acteurs non-gouvernementaux americains dans la campagne visant à mettre en oeuvre des clauses sociales dans les accords commerciaux. La clause sociale telle que defendue par les États-Unis est le fruit d'une tradition intellectuelle, politique et militante fortement ancree chez eux: le liberalisme reformiste. Un reseau d'acteurs progressistes, la coalition travailleurs--liberaux, a defendu ce projet politique. Durant les annees qui ont suivi le New Deal, puis dans les annees 1980, cette coalition a use de son influence pour pousser à inclure des clauses sociales dans l'agenda commercial americainches Ce projet de clause sociale est intimement lie à deux principes à la base de la politique commerciale des États-Unis et du systeme commercial multilateral (SCM): la reciprocite et l'equite. Malgre cet effort, les Americains ne sont jamais parvenus à integrer la clause sociale dans l'agenda du General Agreement on Tariffs and Trade (GATT), puis de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Les États-Unis ont de ce fait ete diriges dans deux voies: le changement de forums et le bilateralisme, et ce, avec des succes mitiges. Cette campagne a permis de faire progresser les droits des travailleurs dans la hierarchie des priorites internationales. Toutefois, l'agenda de la clause sociale confronte encore la mefiance des pays en developpement. Si la clause sociale a fait des progres depuis 30 ans, l'agenda des entreprises continue lui aussi à avancer, ce qui fait que l'ecart entre les droits de celles-ci et ceux des travailleurs est loin d'avoir ete comble.
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