Sumario: | Maintenant, au soir de ma vie, en revenant de façon plus precise sur mes realisations scientifiques, editoriales, historiques, je peux apercevoir clairement que les interêts cognitifs et les preoccupations mis en jeu forment une sorte de fil directeur. De Descartes aux Ideologues et à l'abbe Gregoire en passant par la Revolution et son oeuvre educative, il y va toujours du pouvoir des idees, de leur maniere de se former et de se combiner, mais aussi et surtout de modifier ou modeler la realite physique et sociale. Les idees aussi font evenement et ont une histoire qui s'imbrique à l'histoire generale des hommes. Je crois traduire par cela le souci de l'historienne-philosophe que je suis en fin de compte : sortir, pour ce qui est des idees, de l'"in vitro" afin d'eprouver "in vivo", dans le present historique, des idees qui, en somme, visent toujours à harmoniser liberte et societe. La fierte d'un grand universitaire au sommet de sa carriere, c'est, a-t-on dit, de pouvoir se dire : ce que j'ai fait est ouvrage de reference et symbole materialise d'utilite publique. Je crois, sans fausse modestie, que mon oeuvre merite ce constat. J'ai tente d'être une figure de mondialisation positive, d'energie et de democratie, alors que le scepticisme ou le cynisme gagnent parfois tant d'esprits peu fermes aujourd'hui, d'être un exemple pour tous ceux qui ont fait avec moi un travail d'utilite generale, de la recherche et de la science au service de tous. J'ai toujours mene un combat : defendre la necessite d'une education philosophique pour le plus grand nombre. Alexandrine devenue fierement citoyenne du Canada, je crois avoir bien merite de la philosophie et des sciences humaines qui ne resteront humaines que dans la mesure où elles ne se passeront pas de philosophie.
|